Le Mont-Saint-Michel représente depuis toujours la frontière entre la Normandie et la Bretagne et d'innombrables générations se sont déjà disputées pour savoir à quelle région il appartenait. Du point de vue de son importance touristique, il est bon pour les deux et nous continuons vers l'ouest, vers Saint-Malo, impressionnés par le fait que ce lieu ait pu conserver sa beauté malgré les millions de touristes. Ici, nous sommes définitivement arrivés en Bretagne avec le camping-car et cela s'entend et se lit partout.
La Bretagne est une partie de la France qui fait inévitablement penser à ses deux représentants les plus célèbres : Astérix et Obélix. Aremorica, c'est ainsi que s'appelait une partie de la Bretagne à l'époque romaine, séduisait, comme nous le savons, par l'intransigeance de ses habitants et c'est toujours le cas aujourd'hui.
La fierté populaire bretonne se rencontre à chaque coin de rue, la langue gaélique a réussi à s'imposer sur les panneaux de signalisation et les panneaux locaux et la cuisine, avec son merveilleux mélange de sucré et de salé, vaut à elle seule le déplacement. Saint Malo se compose d'une vieille ville entourée de remparts et d'une campagne environnante sans grand intérêt.
La situation de Saint-Malo en a fait très tôt une ville portuaire importante et aujourd'hui encore, non seulement les car-ferries à destination des îles anglo-normandes partent d'ici, mais des marchandises de tous les pays s'entassent dans l'enceinte du port. Tout près de la vieille ville fortifiée, nous trouvons une aire de camping-car qui n'invite pas vraiment à passer la nuit (bien que certains mobiles y passent la nuit), mais qui est idéalement située comme point de départ pour une visite de la ville.
Une fois que l'on a franchi les grandes portes de la vieille ville, on remarque immédiatement que l'époque des corsaires à Saint-Malo perdure encore aujourd'hui. Aujourd'hui, les voyageurs ne se font plus voler de manière aussi flagrante et ils peuvent garder leur vie, mais si l'on regarde les prix dans les innombrables restaurants et boutiques de souvenirs, on se rend compte que rien n'a vraiment changé depuis.
La petite ville pittoresque vaut toutefois la peine d'être visitée. Bien sûr, une telle visite donne faim et nous nous arrêtons donc dans un restaurant, ce qui est un coup de chance. Le "Gallo" est une crêperie qui semble être gérée par une famille. Le minuscule établissement est exclusivement servi par la maîtresse de maison, tandis que les hommes s'occupent de la préparation des crêpes et des galettes. "Les galettes" sont les cousines salées du plat sucré aux œufs, elles sont préparées avec de la farine de sarrasin et fourrées de toutes sortes de friandises.
À notre table, la patronne apporte une galette au jambon et au camembert breton et une autre aux coquilles Saint-Jacques au beurre de persil. Un poème ! La fraction "sucrée" se délecte de crêpes à la crème de marrons ou de la variante typiquement bretonne au caramel au sel. Notre prochaine étape nous mène à la mer, omniprésente ici. Les habitants de la ville ont une longue plage de sable directement devant leur porte, ce que l'on peut vraiment leur envier.
Nous voulons passer la nuit dans un camping de la banlieue de Saint-Malo, situé sur un petit promontoire. De là, nous avons une vue fantastique sur le port et pouvons voir les ferries qui partent en direction des îles anglo-normandes. L'endroit est déjà presque en hibernation, les installations sanitaires sont fermées, mais cela ne nous dérange pas, car nous avons des salles de bain entièrement fonctionnelles à bord de nos camping-cars.
Nous sommes reconnaissants pour l'électricité, bien que nous aurions pu passer trois jours avec la puissance de la batterie de notre camping-car.
En arrivant ici par des ruelles étroites, nous sommes passés entre autres devant un bistrot qui semblait prometteur. Avant de nous y rendre pour le dîner, nous nous préparons pour la ville et profitons de la construction géniale de la salle de bain. En quelques gestes, la salle de bains avec lavabo se transforme en douche qui, grâce au chauffage, offre une eau agréablement chaude pour se doucher. Après que la conductrice et le navigateur ont lavé les saletés de la journée, notre chemin nous mène au bistrot et nous passons une soirée particulièrement "délicieuse" chez un cuisinier qui a apparemment déjà été remarqué par les critiques gastronomiques de Michelin.
Après avoir pris une douche aussi abondante, il est temps de "changer d'eau". Les réservoirs du camping-car pour l'eau et les eaux usées contiennent certes plus de 100 litres, mais ils finissent par être épuisés. Nous en profitons pour nettoyer les toilettes. Dans presque tous les campings, mais aussi dans de nombreuses villes, il existe des points d'évacuation pour les "eaux grises". Il s'agit de l'eau de rinçage et de lavage. L'évacuation et l'approvisionnement sont très simples. Il suffit de naviguer avec le camping-car au-dessus de l'écoulement et de débloquer l'évacuation. L'eau s'écoule alors rapidement et sans obstacle. Une fois le réservoir d'eaux usées vide, il est facile de remplir le réservoir d'eau fraîche. Pour les situations particulièrement difficiles, il y a même un arrosoir, mais nous n'en avons jamais eu besoin.
Grâce à la technologie moderne, le nettoyage des toilettes n'est vraiment plus un problème. La cassette contenant les eaux usées peut être retirée du camping-car par le côté et peut être tirée, bien fermée, comme un trolley. Aux endroits prévus à cet effet, il est très facile de desserrer le couvercle du tuyau d'évacuation et de jeter le contenu de la cassette. Ensuite, rincer soigneusement avec le tuyau d'eau disponible sur place et refermer. Pour éviter que le contenu de la cassette ne dégage des odeurs au fil du temps, des pastilles sanitaires assurent la décomposition. Après les avoir vidées, on les place dans les toilettes et on les rince avec un peu d'eau dans le réservoir. Ainsi préparée, l'élimination est vraiment un jeu d'enfant !